Le "Diamond Dogs Tour" en 1974

LA TOURNEE 1974 :

UN SHOW TRES THEATRAL !

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Si on vous demande quelle est la plus fabuleuse tournée qu'ait entreprise David Bowie dans toute sa carrière, c'est sans nulle doute la fameuse tournée "Diamond Dogs" en 1974 !

Il n'en existe malheureusement pas grandes traces pour nous montrer aujourd'hui ce à quoi ressemblaient vraiment ces shows dans leur integralité. Seuls quelques extraits diffusés à la télévision en de rares occasions, ainsi que de non moins rares extraits filmés en Super-8 en donnent une légère idée…

J'ai entrepris de traduire en français, approximativement, je précise, un extrait de l'excellent livre publié sur l'artiste, "MOONAGE DAYDREAM", et qui décrit en détail et chronologiquement un show de cette tournée :

     " 1984 ouvrait le show : un unique spot éclairait David surgissant de l'obscurité après les premiers vers. Portant un costume Yves Saint-Laurent, une chemise blanche (dans la première partie de la tournée, il s'agissait d'un pull bleu constellé de petites étoiles blanches…) et des chaussures rouge vif, il esquissait de drôles de pas vers le centre de la scène.

D'autres cercles de lumière se focalisaient sur les "Dogs" : Gui Andrisano et Geoffrey Mc Cormack (présenté sous le surnom de Warren Peace). Ceux-ci suivaient David tout le long du concert, tenant une partie des choeurs et excellant dans une chorégraphie délicate et minutieuse de Tony Basil.

Le reste du groupe restait caché derrière l'immense décor de gratte-ciels zébré rouge sang, "HUNGER CITY". Seul Earl Slick faisait une apparition furtive, à la fin de "Moonage Daydream", ignorant délibérément les solos de guitare à la Mick Ronson, préférant innover en utilisant les siens. David en profitait alors pour rejoindre les coulisses et se préparer au morceau suivant.

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"Sweet Thing" suivait : David apparaissait soudain six mètres au-dessus de la scène, perché sur un pont éclairé par des ampoules au sodium. Portant un trench-coat banal, il tirait nonchalemment sur une Gitane qui pendait de sa bouche, regardant, en s'agrippant à un lampadaire, les "Dogs" qui s'agitaient plus bas.

Mike Garson enchaînait dans la foulée avec "Changes", signal qui permettait à Bowie de rejoindre la scène, le pont redescendant doucement. Sur "Suffragette City", il esquissait à nouveau quelques pas de danse et l'apogée était atteinte au moment où David mimait un coup de pied au visage de Warren Peace ("Wam Bam, Thank You Mam !"). Celui-ci roulait alors en arrière dans une douleur très théâtrale…

Sur l'intro d' "Aladdin Sane", une série de flashs éclairait le symbole de l'éclair qui zébrait un gratte-ciel. Gui Andrisano tendait à David un masque Kabuki gimaçant et zébré du même éclair rouge et bleu (figurant le Ziggy de la pochette d'Aladdin sane) fixé au bout d'un bâton. David enchaînait alors des séquences de mime pendant le long solo de piano du morceau, pour enfin s'immobiliser.

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Les "Dogs" déposaient alors une cape rouge sur ses épaules et plaçaient un crâne factice dans sa main. Une paire de lunettes solaires complétait ce portrait de Hamlet rock désormais fin prêt à interpréter "Cracked actor", assis sur une chaise d'acteur.

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Pendant ce temps, les "Dogs" prenaient des photos et des notes sur un calepin, s'arrêtant net lorsque David se mettait finalement à caresser puis embrasser goulûment le crâne !

Quittant brièvement la scène, ils allaient chercher deux projecteurs qu'ils manoeuvraient et qui projetaient des ombres grotesques sur le visage de David. Les éteignant finalement, ils ôtaient enfin tous les accessoirs sans ménagement.

La scène maintenant totalement débarrassée, David restait seul pour interpréter "Rock'n Roll With Me". Suivait un énergique "Watch That Man", puis David quittait de nouveau la scène maintenant plongée dans le noir.

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Earl Slick réapparaissait seul, éclairé par une unique "poursuite" et jouant l'intro de "Space Oddity". Le cercle de lumière remontait ensuite doucement vers le haut et le fond de la scène, s'arrêtant sur David, assis sur une chaise, et chantant au travers d'un combiné de téléphone rouge. A la fin du fameux compte à rebours et du "LIFT OFF!", la scène s'enveloppait de bleu, et une explosion de flashs emplissait la salle. David se triturant nonchalemment les ongles, s'envolait alors au bout d'un bras hydraulique en survolant les premiers rangs du public.

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"Future Legend", intro de "Diamond Dogs", était diffusée par les hauts-parleurs, alors que David en profitait pour quitter la chaise et son bras articulé. Apparaissant maintenant au sommet du pont, il lançait une longueur de corde aux "Dogs" qui, s'attachant avec, déambulaient le long de la scène. S'emparant alors de la corde, il les maintenait à distance, pour enfin perdre le contrôle : c'est lui qui finalement se faisait prendre et lier par la corde, restant immobilisé à la fin du titre.

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Les deux "Dogs" récupéraient la corde pour en confectionner un ring. Stuey George, alors garde du corps de Bowie, apparaissait et lui tendait une paire de gants de boxe rouges. Suivait un combat imaginaire pour "Panic In Detroit",  David faisant mine de s'évanouir après chaque round : Stuey réapparaissait alors, faisant office de soigneur. Le morceau s'achevait par la défaite de Bowie qui était évacué de la scène.

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Pour "Big Brother", une énorme boîte en forme de diamant aux faces faites de miroirs s'avancait vers le milieu de la scène. Alors que les "Dogs" s'y acharnaient avec une certaine sauvagerie, Bowie s'appuyait avec grâce, chantant à travers un micro fixé à son sommet. Pour la conclusion du titre, David disparaissait à l'intérieur. Lorsque les "Dogs" parvenaient enfin à ouvrir la boîte, il n'y avait à l'intérieur qu'une énorme main de velours noire dressée vers le haut.

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En descendant, celle-ci révélait un Bowie délicatement assis dans sa paume, enchaînant sur "Time".

De retour sur scène pour "Width Of A Circle", il reprenait la fameuse séquence de mime de la période Ziggy, celle du personnage prisonnier dans une boîte qui trouve soudain une ouverture et qui s'en échappe en prenant son envol…

Sauf que là, David ne trouvait pas la sortie à travers la barrière invisible : c'est alors qu'il feignait l'évanouissement.

Instantanément, les "Dogs" ressurgissaient et le ramenaient vers le centre de la scène où ils l'asseyaient, lui tendant un chapeau blanc, une canne, ainsi qu'une cigarette allumée. Eux s'asseyaient sur deux chaises et s'ensuivait alors un jeu de chaises musicales, prenant, au fil de "Jean Genie", des airs de bataille de rue.

D'énormes projecteurs situés face à la scène faisaient follement tournoyer des cercles de lumière sur les façades des gratte-ciels et Bowie finissait par s'évanouir de nouveau.

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On l'asseyait une dernière fois sur une chaise et, ayant feint de le démaquiller, les "Dogs" quittaient définitivement la scène, laissant David seul pour "Rock'n Roll Suicide" qui clôturait le show…"



01/09/2008
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